En mai 2021, en pleine crise du coronavirus, les directeurs et directrices des offices et services cantonaux de la scolarité obligatoire ont tenu leur toute première séance, officialisant ainsi la fondation de nouvelle conférence spécialisée de la CDIP: la Conférence suisse des services de la scolarité obligatoire (CSSO). Depuis, la CSSO s’est établie dans son rôle de plateforme favorisant les échanges entre professionnelles et professionnels de la scolarité obligatoire et assurant la coordination entre les offices et services cantonaux compétents en la matière. Son objectif est de contribuer, à travers ces échanges, au développement de la scolarité obligatoire.
Avec l’approbation de ses statuts par la CDIP, la nouvelle Conférence suisse des services de la scolarité obligatoire, aussi connue sous son abréviation CSSO, a vu le jour au mois de mai 2021. Sa fondation n’a assurément pas eu lieu dans les conditions les plus favorables aux échanges et à la collaboration.
Si la CSSO réunit aujourd’hui formellement la totalité des directeurs et directrices des offices et services cantonaux de la scolarité obligatoire, y compris celui de la principauté du Liechtenstein, la collaboration intercantonale en la matière fonctionnait déjà depuis de nombreuses années par l’intermédiaire de deux organes suprarégionaux, un pour la Suisse alémanique et l’autre pour Suisse latine. Bien sûr, il existait déjà des accords à l’échelon national avant le lancement officiel de la CSSO. Avec deux assemblées annuelles, les membres ont cependant désormais l’opportunité de se consulter régulièrement par-delà les frontières cantonales et régionales et ainsi de définir des positions communes. La CSSO, en tant que conférence spécialisée dont les avis ou conseils professionnels peuvent être sollicités lors de la préparation de dossiers politiques, a nettement gagné en visibilité au cours de ses quelques années d’existence. Elle répond ainsi à un besoin politique constaté depuis longtemps.
Les membres de la CSSO accomplissent leur tâche avec beaucoup de dynamisme, de clairvoyance et d’engagement
De leur côté, les membres de la CSSO sont motivés par la volonté d’apporter leur perspective de spécialistes dans le dialogue intercantonal. C’est d’ailleurs ce qu’ils font lorsqu’ils s’engagent en tant que représentantes et représentants cantonaux en matière de scolarité obligatoire dans d’autres groupes de travail ou organes intercantonaux, par exemple dans les domaines de la numérisation, du monitorage des compétences fondamentales ou du développement des activités d’échange et de mobilité.
Le domaine de compétence des directeurs et directrices des services cantonaux de la scolarité obligatoire est vaste. Ces personnes sont en premier lieu responsables de la qualité du système scolaire de leur canton, elles s’occupent conjointement avec les communes de l’engagement du corps enseignant, font en sorte que le budget et le financement de leurs écoles soient adéquats et conseillent ces dernières pour tout ce qui a trait à la formation scolaire. Elles travaillent donc avec une multitude de partenaires, qui sont à la fois dynamiques et exigeants (dans le sens constructif du terme). Les directeurs et directrices des services de la scolarité obligatoire doivent avoir une bonne compréhension des processus politiques, savoir garder à l’esprit la recherche de solutions, faire preuve d’empathie pour répondre aux besoins divers et variés de chacun et montrer une grande flexibilité dans leurs tâches. La tendance à répercuter sur l’école la responsabilité de trouver des solutions aux grands défis de société se fait sentir avec de plus en plus d’acuité pour eux.
Comment fonctionne la CSSO et sur quoi travaille-t-elle?
Le fonctionnement de la CSSO se caractérise précisément par ces formes de collaboration portant sur des aspects très concrets. La CSSO dispose d’une panoplie d’instruments qui l’aident à accomplir sa tâche. Afin d’aborder à l’échelon national les questions pour lesquelles elle a compétence, et ce, dans les meilleures conditions possibles, elle peut mettre sur pied des groupes de travail, organiser des rencontres ou encore générer et analyser des données sur des thématiques spécifiques. Elle prévoit de constituer avec le concours de l’agence spécialisée Movetia un premier groupe de travail consacré au programme d’échange individuel national pour les élèves du secondaire I. Au début de l’année prochaine, la CSSO organisera par ailleurs, sur mandat de la CDIP, une journée inter-réseaux qui mettra à l’honneur les recommandations relatives à l’enseignement des langues étrangères (langues nationales et anglais) à l’école obligatoire. En 2024, il est prévu pour la première fois que les membres se réunissent en une troisième occasion, en complément de leurs deux assemblées générales ordinaires. Cette séance devrait avoir lieu en juin, pour autant que les régions aient pu réunir suffisamment de thèmes à discuter ensemble.
Même si l’engagement des directeurs et directrices des services de la scolarité obligatoire au sein de la CSSO représente une charge de travail supplémentaire pour eux, les deux co-présidents estiment que cette charge supplémentaire est largement compensée par la plus-value qu’apporte la coordination nationale dans le domaine. En fin de compte, le dialogue intercantonal qui en résulte facilite aussi la recherche de solutions au sein de chaque canton.