Auteur: Bernard Wicht, responsable de l'unité Affaires internationales
La CDIP prend également part à la coopération internationale. Bernard Wicht nous explique de quelle manière en prenant l’exemple de Sarajevo.
La CDIP collabore bien sûr à l’échelon intercantonal, mais également au niveau international. Elle représente la Suisse au sein des organisations internationales dont les activités concernent la souveraineté des cantons en matière d’école ou de culture, comme l’Union européenne, le Conseil de l’Europe, l’OCDE ou encore l’UNESCO. Bernard Wicht travaille depuis de nombreuses années dans le domaine essentiel de la coopération internationale en tant que représentant de la CDIP.
C’est donc en qualité de représentant de la Suisse et des cantons auprès du Comité de l’éducation du Conseil de l’Europe que, en plein mois de juillet, je reçois un téléphone de mes collègues de Strasbourg me demandant de bien vouloir participer à la mission organisée par le service diplomatique de l’Union Europe en Bosnie-Herzégovine (EUFOR), avec comme tâche pour moi de couvrir la dimension «fonctionnement et organisation de l’éducation dans un État fédéral». C’est ainsi que je me retrouve à Sarajevo du 23 au 26 août 2022.
La «renaissance» impressionnante de Sarajevo
Disons-le d’emblée, grâce à la provenance diverse et la qualité des autres membres de cette mission (représentants d’ONG travaillant depuis de nombreuses années sur place, personnels diplomatiques et militaires connaissant bien le terrain, experts universitaires, membres du clergé), les travaux ont permis de se faire une image assez complète de la situation de ce pays, 27 ans après les Accords de paix de Dayton.
En ce qui me concerne, j’ai été particulièrement frappé par la «renaissance» de cette ville que j’avais visitée à plusieurs reprises en 1996 (un an après Dayton et alors encore complètement marquée par la guerre) dans le cadre d’une mission du Conseil de l’Europe. Les participants aux journées du 23 au 26 août ont d’ailleurs confirmé cette première impression:
Diminution du nombre d’étudiants
En revanche, du point de vue du fonctionnement politique, tous ont relevé la persistance du clientélisme qui est particulièrement mal vécu par la jeune génération et l’incite à chercher à construire son avenir en dehors du pays. À cet égard, la diminution du nombre d’étudiants est inquiétante (de 90 000 en 2000 à 70 000 en 2022 et probablement 50 000 en 2030) et risque de conduire à la fermeture de certaines universités… question évidemment très délicate en fonction de la localisation (entité serbe ou bosniaque) des établissements qui pourraient être amenés à fermer.
Mon constat personnel (évidemment très lacunaire et sans doute très superficiel) est néanmoins profondément positif: la Bosnie-Herzégovine a su se reconstruire et recréer une stabilité durable. C’est aussi un beau succès européen!