La formation professionnelle supérieure propose des filières de formation pour les domaines d'activité professionnelle exigeants et à responsabilités. Elle vise à former des cadres, de même qu'à la spécialisation de professionnels. La formation professionnelle supérieure comprend les écoles supérieures ainsi que les examens professionnels fédéraux et les examens professionnels fédéraux supérieurs.
Les écoles supérieures transmettent aux étudiantes et étudiants les compétences leur permettant d'assumer de manière autonome des responsabilités aussi bien au niveau technique qu'à celui de la gestion, ceci dans leur domaine de spécialisation. Les filières de formation ont une orientation pratique et favorisent en particulier la réflexion méthodique et systémique. Elles fournissent en outre les qualifications supplémentaires requises pour l'analyse de tâches spécifiques à leur profession et la mise en pratique du savoir acquis.
Les écoles supérieures proposent des filières de formation reconnues sur le plan fédéral dans les domaines suivants:
technique
restauration, tourisme et économie familiale
économie
agriculture et économie forestière
santé
social et formation des adultes
arts visuels, arts appliqués et design
trafic et transports
L'ordonnance du Département fédéral de l’économie, de la formation et de la recherche (DEFR) concernant les conditions minimales de reconnaissance des filières de formation et des études postdiplômes des écoles supérieures du 11 septembre 2017 réglemente les conditions auxquelles les filières de formation et les études postdiplômes des écoles supérieures sont soumises pour obtenir la reconnaissance fédérale. Le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI) est responsable de la reconnaissance des filières de formation. La Commission fédérale des écoles supérieures examine à l'intention du SEFRI les demandes de reconnaissance. Les filières sont proposées par des institutions de formation cantonales et privées. Les cantons ont pour tâche la surveillance des filières de formation des écoles supérieures.
En plus d'un certificat du degré secondaire II (certificat fédéral de capacité, certificat d'école de culture générale, certificat de maturité gymnasiale), les écoles supérieures peuvent exiger des candidates et candidats à l'admission une expérience professionnelle et un examen d'aptitude. Les conditions d'admission pour les différents domaines de formation sont réglementées dans l'annexe de l'ordonnance du DEFR concernant les conditions minimales de reconnaissance des filières de formation et des études postdiplômes des écoles supérieures. L'étendue et le contenu des tests d'aptitude sont réglés par les prestataires de formation.
Chaque filière repose sur un plan d'étude cadre valable pour toute la Suisse développé par les prestataires de la formation en collaboration avec les organisations du monde du travail (OrTra). Le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI) approuve les plans d'études cadre. Les plans d'études cadre fixent entre autres le profil de la profession et les compétences à acquérir, les domaines de formation et leur durée ainsi que les contenus de la procédure de qualification. La langue d'enseignement est la langue nationale de la région. Il est possible de poursuivre un enseignement bilingue et d'avoir l'anglais comme langue d'enseignement.
La formation à plein temps, stages compris, dure au moins deux ans. La formation en cours d'emploi dure au moins trois ans et doit être suivie en parallèle avec une activité professionnelle d'au moins 50% dans le même domaine. Un minimum d'heures d'apprentissage est prescrit pour les filières de formation. Les prestataires de la formation édictent leur propre règlement sur la promotion. La procédure de qualification du diplôme de fin d'études est réglée dans l'ordonnance du DEFR concernant les conditions minimales de reconnaissance des filières de formation et des études postdiplômes des écoles supérieures. La procédure de qualification finale comprend au moins un travail de diplôme ou un travail pratique et des examens oraux ou écrits.
Les titres des écoles supérieures reconnues sont protégés par la loi: le diplôme précise la filière d'études et le titre avec la mention «dipl.» complété par «ES» (par exemple: technicien-ne dipl. ES, construction en bois). Un diplôme d'une école supérieure ouvre les portes pour des études de bachelor dans une haute école spécialisée dans le même domaine ou un domaine apparenté. Les filières postdiplômes auprès des écoles supérieures débouchent sur un diplôme reconnu qui mentionne la filière de formation ainsi que le titre correspondant assorti du terme EPD ES (par exemple: économiste d'entreprise dipl. EPD ES).
Les examens professionnels fédéraux et examens professionnels fédéraux supérieurs s'adressent aux professionnels au bénéfice d'une expérience professionnelle de plusieurs années qui souhaitent approfondir leurs connaissances ou se préparer à occuper un poste de cadre. Environ 220 examens professionnels et 170 examens professionnels supérieurs reconnus sont proposés, quoique la plupart d'entre eux débouchent sur un nombre limité de professions. Les examens professionnels supérieurs – aussi appelés examens de maîtrise dans le secteur professionnel industriel – ont des exigences plus élevées que les examens professionnels.
La Confédération, à travers le Secrétariat d’Etat à la formation, à la recherche et à l'innovation (SEFRI), reconnaît les règlements des examens élaborés par les organisations du monde du travail (OrTra). Le règlement des examens définit les conditions d'admission, le profil de la profession, les compétences à acquérir, la procédure de qualification ainsi que le titre protégé par la loi. Dans chaque branche, la Confédération n'autorise qu'un examen professionnel fédéral et qu'un examen professionnel fédéral supérieur par orientation particulière. Les cours préparatoires aux examens professionnels et professionnels supérieurs ne sont pas réglementés, ni obligatoires. Les organisations du monde du travail (OrTra) organisent une ou deux fois par an les examens réglementés au niveau fédéral et qui aboutissent à l'obtention de titres reconnus à l'échelle fédérale.
En principe sont admises aux examens professionnels fédéraux les personnes qui ont au moins achevé une formation professionnelle initiale de trois ou quatre ans et font état d'une expérience professionnelle de plusieurs années. Cela est également requis pour les examens professionnels supérieurs, quoiqu'ici un brevet fédéral correspondant à la réussite d'un examen professionnel doive être obtenu auparavant. Les conditions d'admission sont mentionnées dans les différents règlements des examens.
Les préparations aux examens ne sont pas réglementées. En général, les candidates et candidats fréquentent des cours préparatoires proposés par des institutions de formation publiques ou privées ou par les organisations du monde du travail (OrTra). Comme les cours ne sont pas réglementés, l'État n'exerce sur eux aucune surveillance. Les contenus et le programme respectent les dispositions des règlements d'examen. Les cours s'effectuent en cours d'emploi et durent entre deux et quatre semestres. La préparation peut également se faire en autodidacte.
Les examens professionnels fédéraux sont couronnés d'un brevet fédéral. Le titre est complété par la mention "avec brevet fédéral" (par exemple: informaticien-ne avec brevet fédéral). Les examens professionnels fédéraux supérieurs s'achèvent par l'obtention d'un diplôme fédéral. La désignation de la profession concernée est complétée avec la mention «diplômé-e» (par exemple: designer graphique diplômé-e) ou «avec diplôme fédéral» (par exemple: technologue en denrées alimentaires avec diplôme fédéral) ou encore précédée de la mention «maître» (par exemple: maître jardinier / jardinière). La Conférence des recteurs des hautes écoles spécialisées suisses (KFH) a édicté des recommandations pour l'admission des diplômé-es des écoles supérieures dans les filières d'études de bachelor des hautes écoles spécialisées.